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Education : papa dit oui, maman dit non

La semaine dernière j’ai assisté à une conférence organisée par une association locale POCLI autour de la parentalité et l’éducation : papa dit oui, maman dit non, on n’est pas toujours d’accord sur l’éducation des enfants. Cette conférence-débat était menée par Corinne Méry, psychothérapeute et thérapeute familiale.

Education : papa dit oui, maman dit non

Les enfants étant gardés pour le week end, mon compagnon n’avait pas d’excuse pour ne pas m’accompagner ! ;-). J’ai l’ai donc (en)trainé à cette conférence, où il s’est retrouvé le seul homme, bien entendu, dans cette assemblée féminine… Mais qu’à cela ne tienne, il a assuré son rôle de papa à merveille et a montré que « les hommes n’étaient pas tous les mêmes » ! Et pour cela, déjà un grand merci chéri :-).

Cet article se base donc sur ces échanges. Je trouvais très intéressant les partager avec vous, car on m’a souvent posé la question : mais comment faire lorsque mon conjoint n’est pas dans l’éducation positive, comme moi ?

Education : papa dit oui, maman dit non

Premier postulat de la thérapeute : soyons cohérents ! Et cela ne veut pas dire similaire, et c’est justement ce qui est enrichissant et qui permet à l’enfant de se construire.

Le couple parental différent du couple marital

Au préalable, il faut distinguer le couple conjugal du couple parental.

couple parental et couple conjugal

En effet, le couple parental va durer toute la vie alors même que le couple conjugal peut se séparer.

Si l’on veut une cohérence éducative, il est souhaitable d’inclure l’autre parent dans les conversations, même en cas d’absence. L’absence physique doit être limitée par la présence symbolique/ psychique, en replaçant systématiquement l’autre parent dans la discussion avec l’enfant. Vous pourriez dire par exemple : « nous en parlerons lorsque papa sera là », ou bien « je suis d’accord avec maman, nous ne sommes pas prêts à te laisser sortir jusqu’à minuit ». De même il est nécessaire de ne pas avoir de secret entre les parents, genre, « t’inquiète, on en parlera pas à maman ».

C’est ainsi que l’on est cohérent et c’est cette cohérence parentale qui sécurise un enfant.

Un besoin fondamental de l’individu : la sécurité 

Après les besoins physiologiques ou besoins primaires que sont le besoin de se nourrir, de boire, de se vêtir, d’éliminer, le besoin de sécurité est le premier besoin de l’être humain.

En ce qui concerne les besoins fondamentaux de l’individu, je vous invite à vous souvenir de la pyramide de Maslow. Je pense que dans de nombreuses situations, il serait intéressant de s’en rappeler !

La Pyramide de Maslow

Pour télécharger le document, cliquez ici

Ainsi, qui dit sécurité, dit règles, cadre et stabilité. Il est donc essentiel, en tant que parent, de se mettre d’accord sur les grandes règles et les petites règles.

Les grandes règles et les petites règles :

Les grandes règles : ce sont les règles qui se rapportent à la sécurité et à l’intégrité  des enfants.
Les petites règles : ce sont toutes les autres auxquelles nous accordons de l’importance mais qui ne sont pas vitales.
En tant que parent, il est nécessaire de se mettre d’accord à deux sur ces règles. Le désaccord est naturel mais pas le conflit. S’il existe des désaccords sur les petites règles, cela peut être source de richesse. Par contre si le couple parental n’est pas d’accord sur les grandes règles, cela risque d’être compliqué !

Pour se construire, un enfant a besoin d’un cadre, de règles et de cohérence. L’enfant doit savoir que quand il fait quelque chose de dangereux, ses deux parents vont réagir en cohérence.

fixer des règles

Petite règle ou grande règle ?

Votre bébé de 18 mois ne cesse de grimper sur le canapé.
Maman dit : non, tu vas tomber !
Papa dit : c’est un aventurier, laisse le/la !

Qui a raison, qui a tord ? Personne ou les deux. Jusqu’à 2 ans un enfant n’a pas conscience du danger. L’enfant explore/ découvre à travers son corps. Il est important alors de l’accompagner dans sa découverte, mais en toute sécurité. Mettre des coussins tout autour pour sécuriser le canapé ? Pourquoi pas, mais si le canapé devient un terrain de jeu, il le sera chez les autres aussi… et là le canapé ne sera peut-être pas sécurisé à ce moment là.

Au lieu de dire à l’enfant, non tu ne montes pas sur le canapé, ce n’est pas un terrain de jeu, proposez plutôt : le canapé est fait pour s’asseoir, tu peux grimper ici sur le parcours que j’ai préparé pour toi… Vous aurez alors pris soin de créer un parcours de motricité qui soit ni trop facile, ni dangereux.

En fait, il est important de s’interroger vraiment sur la notion de danger/risque/peur pour établir ses règles.

« Arrête de courir, tu vas tomber et te faire mal ! »

Est-ce que « se faire mal » est un risque ? On peut faire trop vite l’amalgame entre danger réel, risque et peur. C’est en fait notre propre peur que l’on projette sur l’enfant !  Finalement, ce serait : Arrête de courir, J’AI peur que tu te fasses mal ! En effetcourir en soi n’est pas dangereux…? Attention à ce que nous disons, car cela peut avoir un vrai impact sur la confiance de notre enfant.

Un peu après, une participante raconta que sa fille de 12 ans voulait prendre le bus toute seule jusqu’à Bordeaux (qui se trouve à 25 km de chez elle). Cette dame disait qu’elle ne voulait pas, mais que le père (son ex mari) ne disait rien, lui.
La thérapeute demanda alors à la maman : « votre fille connaît-elle les règles de sécurité ? Demandez-lui et expliquez lui s’il en manque. Ensuite, avisez 😉 »
Il se peut que vous ne soyez pas serein à donner votre autorisation dans une situation qui vous paraît dangereuse.
Par exemple : laisseriez-vous rentrer votre fille de 16 ans, seule à minuit, le bord d’une route très passante ?
Au lieu de dire, NON c’est DANGEREUX, partez de vous et exprimez lui votre peur : « j’aimerai beaucoup te laisser le faire, mais J’AI très PEUR pour toi, et c’est au dessus de mes forces de te laisser rentrer si tard.

Prenez conscience de vos propres peurs et exprimez-les, plutôt que parler de danger.

Parce que nous n’avons pas forcément les mêmes peurs et la même appréhension du danger, la thérapeute insiste sur le fait que dans un couple, s’il l’un des conjoints n’est pas prêt, il est important de soutenir l’autre. Toujours pour une question de cohérence et de compromis (un compromis = chacun lâche un peu).

Par exemple, si  je suis morte de trouille en voyant grimper mes enfants en haut d’un mur d’escalade, papa devrait dire aux enfants, je vous demande de descendre les enfants, maman a peur.

Quand l’éducation positive vient en concurrence de l’éducation « traditionnelle »

Connaissez-vous ces répliques ?
Madame : Quoi que je dise, tu ne m’écoutes jamais !
Monsieur : De toute façon, quoi que je fasse, ça ne va jamais !
Ça vous parle ? En tous cas chez moi, oui ! 😉

papa dit oui, maman dit non

L’une des participantes a beaucoup exprimé le fossé qui existe entre elle et son mari en matière d’éducation :

« Mais je ne suis pas d’accord avec la façon de faire de mon mari ! J’essaie de mettre de la bienveillance et favoriser l’autonomie de mes enfants, mais lui prend cela pour du laxisme ! »

La psychothérapeute répond alors que s’il y a des divergences importantes dans le couple parental, il est nécessaire d’aller voir ce qui se passe au niveau du couple conjugal. D’où l’importance parfois de se faire aider par un tiers, neutre (pas la belle famille !!) comme un thérapeute familial ou un coach.

La participante poursuit : « j’ai découvert l’éducation positive depuis quelques temps et j’ai changé, mais lui (son mari) me « casse » tout ! Il lui arrive de s’énerver et peut donner un gifle, en disant « moi j’ai reçu des claques étant petits, je n’en suis pas mort, au contraire, c’est ce qu’il m’a construit, c’est ce qui fait que je suis comme je suis ».

La thérapeute répond alors « Il a peur ! ». En effet, le changement de l’autre peut faire peur. Quand son conjoint se met à changer, s’émanciper, le conjoint (souvent le mari) peut se sentir fragilisé, ne plus se sentir à la hauteur, il a peur que l’autre le délaisse. De plus, qu’on le veuille ou non, on va reproduire ce qu’on a connu, appris de nos propres parents. On est toujours loyal à sa famille

La loyauté familiale

Si votre conjoint réagit comme le mari de cette participante : « j’ai eu des punitions, j’ai reçu quelques fessées et ça ne pas empêché d’être quelqu’un de bien. J’ai été éduqué comme ça et je me suis construit comme ça ! «  ; la thérapeute propose de se replacer dans le contexte de l’enfance.

« Pense à Mathieu quand tu étais petit… est-ce que le petit Mathieu aimait qu’on le punisse ou qu’on le frappe ? Oui, tu t’es construit comme ça, mais à choisir, est-ce que tu aimerais recommencer ? … non »

N’avez-vous pas entendu vos grands-parents dire : « de nos jours les enfants sont moins dociles, on les écoute trop ! » ?

Et bien oui, pour la génération de nos grands-parents l’enfant devait obéir, un point c’est tout. Mais aujourd’hui, avec la révolution de la technologie, on a appris énormément sur le cerveau, et tous les éléments scientifiques vont dans le même sens. La neurobiologie nous enseigne que plus on est sévère avec l’enfant, plus on l’endurcit et que sous la menace, on n’apprend rien.

« Tiens, prends ça, ça t’apprendra ! » : Prendre une baffe, n’a jamais permis d’apprendre quoi que ce soit, à part la peur et la crainte de son parent. Est-ce cela que l’on veut pour nos enfants ? Veut-on des enfants dociles qui obéissent, ou bien des enfants responsables qui sauront s’affirmer en tant qu’adulte ?

Vous avez entendu : « tout se joue avant 6 ans » ?  Votre enfant a 8 ou 15 ans et vous vous dites, zut, tout est fichu ? Rassurez-vous, tout n’est pas perdu ! Le cerveau est mature seulement à 25 ans ! Et en plus le cerveau est plastique, changeable tout au long de la vie.

Pour comprendre un peu le rôle du cerveau dans l’éducation, je vous invite à regarder cette petite conférence du Dr Catherine Gueguen. Bien entendu, il existe de nombreuses autres conférences filmées de Catherine Gueguen (et d’autres) sur Youtube, si le sujet vous intéresse ;-). Ce Tedx est une bonne introduction que vous pourriez facilement montrer à votre conjoint, telle une amorce  ;-)…

Dites moi dans les commentaires si cet article vous a éclairé un peu et surtout qu’est ce que vous allez mettre en place dès demain pour améliorer votre situation familiale ?? (Il suffit de décider d’une petite chose, c’est un premier pas et il peut être tout petit !!) Allez, soyez pas timide, je serai ravie de vous lire et vous répondre personnellement ;-).

 

Cet article a 4 commentaires

  1. Rosette

    Coucou Violaine
    Merci d’avoir fait un petit résumé de ce qui a été dit et échangé ça laissera des traces en cas d’oubli

    Super ton blog les astuces et conseils sont vraiment intéressants, à travailler et mettre en place

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