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Comment aider nos enfants à gérer leurs émotions ?

Comme je vous le disais dans un précédent article, j’ai suivi un cycle d’ateliers Faber et Mazlish. Ainsi, grâce à des mises en situation et à des exercices provenant de la méthode élaborée par Adele Faber et Elaine Mazlish, qui ont fait leurs preuves aux Etats-Unis et dans le monde entier depuis les années 70, je vais vous partager  pas à  pas mon cheminement vers une éducation encore plus positive ;-). Au final, n’est-ce pas un chemin pour accueillir nos émotions ?

comment aider nos enfants à gérer leurs émotions

ATELIER 1 : Aider les enfants/ados aux prises avec des émotions pénibles.

Aujourd’hui nous nous attardons sur les émotions plutôt « négatives » en apprenant comment les gérer au mieux avec nos chers bambins !

Imaginez la scène (toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite)…. ou pas du tout 😉

Vous venez chercher votre enfant de 3 ans à l’école. Il est 16H30.

A peine le bisous fait.

Lui : On peut goûter sur le banc ?

Vous : Mais il fait un peu froid aujourd’hui, on va aller plutôt à la maison ?

Lui : Non, il fait pas froid ! Je veux aller au banc !

Vous : D’accord mais pas longtemps, mets ton écharpe, il fait froid.

LUI : Non ! J’ai chaud, moi, pas l’écharpe, il fait trop chaud !

Vous : Je te dis qu’il fait froid ! Mets ton écharpe !

LUI : se mettant à crier : NOONN ! J’ai trop chaud je te dis !

VOUS : agacée et d’un ton autoritaire : Hey ! Calme toi, tu ne me parles pas comme ça !

De force vous lui mettez son écharpe, déclanchant ainsi une crise devant l’école.. Tout le monde participe à la scène : vous quittez l’école précipitamment, énervée et un peu honteuse…

VOUS : Arrête de pleurer ! Tu vas pas pleurer pour une écharpe !

Une fois au banc, votre enfant vous réclame son goûter. Vous lui avez apporté une compote et des biscuits.

Lui : C’est quoi au goûter ?

Vous : Tiens.

Lui : Non ! C’est pas bon ! je veux une banane.

Vous : Mais si c’est bon la compote, tu aimes d’habitude. De toute façon, j’ai pas de banane.

Lui : Siii ! Je veux une banane !!! Se mettant à crier.

Vous : J’en ai pas, on va pas aller au supermarché en acheter ! Tu as une compote et des biscuits et puis c’est tout.

Lui : JE VEUX UNE BA-NA-NE, banane, banane , BANANNEEU !!!

Vous  exaspérée : J’EN AI PAS ! C’est ça ou rien ! De toute façon, c’est TOUJOURS pareil avec toi, si je t’avais donné une banane, tu aurais voulu une compote. Tu n’es JAMAIS content ! T’es pourri gâté ! Tu sais qu’il y a des enfants qui n’ont rien à manger dans le monde ????

Est-ce que ce scénario vous parle ? Si c’est le cas, je me sentirai moins seule 😉

Un tel exemple nous montre combien :

  1. Nous nions les sentiments de nos enfants « tu ne te sens pas réellement comme ça » : tu ne peux pas avoir chaud, il fait froid !
  2. Nous ne supportons pas l’expression des sentiments pénibles : tu n’as pas le droit de montrer tes sentiments et tes émotions.Tu ne devrais pas pleurer : ça en vaut pas la peine : Arrête de pleurer !
  3. « Quand les enfants désirent quelque chose qu’ils ne peuvent pas avoir, les adultes répondent d’habitude en leur expliquant logiquement pourquoi ils ne peuvent pas l’obtenir. Souvent plus on explique, plus ils protestent » : Je n’ai pas de banane, je ne peux pas aller en acheter.
  4. Nous utilisons trop souvent les termes « TOUJOURS et JAMAIS » qui expriment une généralité et créent une ambiance pesante où aucun espoir n’est permis. L’enfant entend que quoi qu’il dise quoi qu’il fasse, son parent a une opinion arrêtée de lui, alors pourquoi ne pas s’identifier à cette image ?
  5. Nous faisons la morale en les culpabilisant : tu sais qu’il y a des enfants qui meurent de faim !

Avec les éclairages de Faber et Mazlish, nous allons donc apprendre à accueillir et respecter les sentiments de nos enfants. Voilà la démarche que les auteures préconisent :

  1. Ecoutez en silence et avec attention

    Lâchez vos écrans ou votre cuisine, et mettez-vous à la hauteur de votre enfant. Regardez le droit dans les yeux et écoutez le.

  2. Accueillez leurs sentiments à l’aide d’un mot : oh ! Hum ! Je vois.

    Accueillez les sentiments, sans juger. Le fait de parler permet de libérer les émotions. Attention au « pourquoi ? » . De nombreuses personnes, enfants comme adultes (dont moi) n’ont pas appris à mettre des mots sur leurs sentiments et leurs émotions. Alors d’entendre la question « Mais pourquoi tu te sens comme ça ? », cela ne fait que s’ajouter à leur problème.

« En plus de leur détresse initiale, ils doivent maintenant en analyser la cause et fournir une explication raisonnable. Très souvent, les enfants ne savent pas pourquoi ils se sentent de telle ou telle façon. » Page 49

3. Nommez le sentiment : ça à l’air frustrant !

Le sentiment existe. Reconnaissez la réalité de l’émotion, ne pas la nier. Tu es vraiment en colère, tu as le droit d’être en colère.  » Les enfants n’ont pas besoin qu’on soit d’accord avec leurs sentiments ; ils ont besoin de les savoir reconnus. La phrase : « Tu as tout à fait raison » peut satisfaire sur le moment, mais elle peut aussi empêcher l’enfant de pousser sa réflexion jusqu’au bout ». Page 49

4. Utilisez l’imaginaire pour leur offrir ce qu’ils souhaitent. J’aimerai pouvoir faire mûrir la banane pour toi tout de suite !

C’est parfois plus facile de dire : « tu aimerais avoir… » plutôt  que de se lancer dans une dispute. Un outil de la parentalité ludique ;-).

La fiche Aide -mémoire est à retrouver dans le livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mashish.

Voici le même scénario avec un parent qui a suivi les ateliers 😉

Vous venez chercher votre enfant de 3 ans à l’école. Il est 16H30.

A peine le bisous fait.

Lui : On peut goûter sur le banc ?

Vous : Tu veux goûter sur le banc ? Mais il fait un peu froid aujourd’hui, on va aller plutôt à la maison, non ?

Lui : Non, il fait pas froid ! Je veux aller au banc !

Vous : D’accord mais pas longtemps, mets ton écharpe.

LUI : Non ! J’ai chaud, moi, pas l’écharpe, il fait trop chaud !

Vous : Je vois, moi j’ai froid et toi tu as chaud. Tu mettras ton écharpe si tu as froid. Elle est là.

Une fois au banc, votre enfant vous réclame son goûter. Vous lui avez apporté une compote et des biscuits.

Lui : C’est quoi au goûter ?

Vous : Tiens.

Lui : Non ! C’est pas bon ! Je veux une banane.

Vous : Ah, tu voulais une banane ? Mais je n’en ai pas.

Vous : Hum…

Lui : Je veux une banane  de « fuite », « pake moi » aime les bananes !

Vous : Hum…. T’adores ça les bananes, hein ? ça t’aurait fait très plaisir de manger une banane tout de suite ! Tu dois être frustré..

Lui : oui

Vous d‘une façon ludique :

Attention à toi, il y a un bananier qui pousse à tes pieds ! Pousse -toi, il pousse très très vite !

Lui : Mais non ! N’importe quoi…

Vous : Mais si regarde toutes ces bananes comme elle sont belles, tu en cueilles une ?

Lui  se prenant au jeu : Elles sont pas mûres !

Vous : 1, 2,3 soleil ! Elles sont mûres ! Tu m’en donne une ?

Lui : Tiens !

Vous faisant semblant d’éplucher la banane et la manger : Humm trop bonne cette banane.

Lui vous imitant : Humm, oui trop bon ! Encore ?

Vous : Non merci, j’ai trop mangé !

Lui : Tu me donnes la compote ?

Vous : On mettra les bananes sur la liste des courses, d’accord ?

Dans ce cas, l’enfant se sent écouté, entendu, compris, il devient alors plus coopératif.

Ce n’est pas toujours simple d’intégrer ces habiletés. C’est pourquoi la méthode Faber et Mazlish nous invite souvent à  se mettre à la place des enfants en pratiquant des jeux de rôles.

Vous retrouverez des scénarios à expérimenter dans le livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mashish

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Personnellement, après avoir expérimenté les jeux de rôles, je trouve que c’est un outil puissant. Cela nous permet d’éprouver ce que peuvent ressentir les enfants et comprendre l’impact des mots ! Dorénavant, j’essaierai de me mettre davantage à leur place…

Mais parfois, la crise ne se finit pas aussi bien, n’est-ce pas ? Alors voici quelques outils que l’on peut utiliser en cas de grosses émotions.

Cliquez ici : 10 outils pour mieux gérer les émotions de nos enfants

Cet article a 2 commentaires

  1. Merci mille fois pour ces outils !
    Je cherchais des moyens d’aborder ces méthodes de communication avec mes enfants et j’ai trouvé mon bonheur à Noël. Je leur ai offert les livres « Bastien et les Blipoux » et « Bastien et les Blipoux vont à l’école » et ça nous a permis de parler de communication non-violente de manière ludique.

    1. Violaine

      Merci Céline pour la ressource je vais aller voir ça de plus près 😉 !!!

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