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Accueillir les émotions avec empathie pour une rentrée sereine

Que d’émotions, c’est la rentrée ! Et comme chaque année c’est une période délicate. Tout d’abord il faut reprendre un rythme, des routines. C’est aussi le moment des petits ou des grands changements. Pour les adultes, qui prennent souvent de nouvelles résolutions à la rentrée (genre, je me remets au sport 😝). Mais surtout pour les enfants qui évoluent chaque année. Des enfants qui changent de classe, voire d’école ou qui rentrent à l’école pour la première fois. Ce sont des périodes généralement fortes en émotions. Néanmoins, pour lesquels en tant que parent, on n’est pas toujours outillé.
Face aux émotions de nos enfants, on peut vite se sentir démuni !
A ce propos, je vous invite à lire ou relire l’article : 10 outils pour mieux gérer les émotions des enfants. * D’ailleurs aujourd’hui je dirais plutôt « 10 outils pour ACCOMPAGNER les émotions des enfant ». Et cela grâce à la lecture de Soline Bourdeverre-Veyssière J’accompagne les émotions de mon enfant aux Editions Jouvence.
Pour dire vrai, j’ai commencé cet article dans une newsletter que je destinais à mes lecteurs et plus précisément à mes clients de mon calendrier de gratitude Et puis au bout de 350 mots, je me suis dit que ce serait idiot de ne pas en faire profiter tout le monde… et c’est comme ça qu’une newsletter est devenue un article que je voulais intituler :

Petite leçon de CNV pour affronter la rentrée en douceur

Mais comme la CNV (Communication Non Violente) est une marque déposée, et que je ne suis pas (encore) formatrice certifiée en CNV. Je vais me contenter de vous partager de ce que je connais du pouvoir de l’empathie et de la communication bienveillante. Et cela, dans le but d’aborder plus sereinement la rentrée.

Etes-vous déjà retrouvé dans une situation pareille  ? 8H03, votre enfant vous dit :

Je ne veux pas aller à l’école !

Que dites-vous ? Que faîtes-vous spontanément ?

NB : Faîtes une pause maintenant dans votre lecture et prenez un papier et un stylo pour noter vos réponses spontanées.

Ça y est ?

Vraiment ? Vous avez fait l’exercice ?

Ok alors, on peut continuer…

Donc, en tant que parent, il est fort possible que vous vous êtes vu/entendu en train de rassurer votre enfant ou encore de le convaincre que l’école c’est bien, c’est important …et patati et patata…

Mais si, tu vas retrouver tes copains ! Tu as vu tous les jeux qu’il y a dans la classe ? Mais c’est important l’école, tu vas apprendre à lire… etc. »
Vous vous êtes peut-être reconnu dans ces phrases qu’on dit pour montrer à notre enfant tout l’intérêt de l’école !
Pourtant, je suis prête à parier que la situation avec ce dernier va dégénérer… Pourquoi ? Parce que votre enfant ne s’est pas senti entendu et reconnu dans ses sentiments et ses besoins.
En effet, quand on pratique l’empathie, la communication bienveillante et qu’on se forme à la CNV (Communication Non Violente), comme moi, on a déjà expérimenté que le « conseil ou le « diagnostic » ne fonctionne pas.

Accueillir les émotions avec empathie

Pour accueillir les émotions de façon emphatique, il est important de descendre de notre colline, comme dirait Jacques Salomé et rejoindre la colline de l’autre. De sa colline, on voit les choses sous un autre angle.
Donc, si on revient à notre situation, la meilleure façon d’accueillir l’émotion de votre enfant qui dit qu’il ne veut pas aller à l’école, serait … de ne rien dire ! 😇 Ou bien si ! Reformuler ce que votre enfant vient tout juste de dire.
– Ah ! Tu ne veux pas aller à l’école ! Hum…
Avec ce genre de non-réponse, vous offrez à votre enfant l’opportunité de s’exprimer davantage et surtout qu’il se sente rejoint, entendu, compris.
– Bah oui, parce que c’est trop nul l’école !
* A ce stade, tournez 7 fois votre langue dans votre bouche pour éviter de sortir une phrase telle que :
Mais si c’est bien l’école ! Tu apprends plein de choses etc. et blablabla
Vous risqueriez de braquer votre enfant et de faire monter la pression d’un cran.
A contrario, je vous inviterai à reformuler une deuxième fois.
Ah oui, c’est trop nul l’école …

La clé de l’empathie : la paraphrase ou la reformulation

Ensuite vous pourriez faire une hypothèse sur ses sentiments et ses besoins non nourris. Par exemple :
– Bah oui, tu préfères les vacances pour jouer à la maison …!?
* et là soit votre enfant valide
– bah oui !
Et oui, c’est difficile d’aller à l’école pour travailler, toi tu préférerais jouer. 
Soit il vous donne d’autres indices
Mais non ! j’ai pas de copain et puis la maîtresse elle crie trop fort !
Retenez-vous encore une fois de répondre du tac au tac :
Mais si, Lucas c’est ton copain, non ? Et Léo, tu joues avec lui.  Ou encore : – Si ta maîtresse crie c’est parce que vous faîtes beaucoup de bruit.
Reformulation /paraphrase :
Ah tu n’as pas de copain et tu trouves que ta maîtresse crie trop…? Toi ce que tu aimerais, c’est de trouver des copains avec qui tu t’entendes bien et que ta maîtresse parle plus doucement.
oui
-hum….
Bravo ! Vous avez accueilli l’émotion de votre enfant avec empathie. Vous vous êtes connecté à lui. Il y a des chances pour que la tension soit déjà retombée. Néanmoins, pour le petite leçon de CNV, je vous propose d’aller au bout du processus.
Empathie CNV

Le processus CNV en 4 étapes

Pour rappel, je vous parle du processus OSBD dans l’article suivant : La CNV un outil de l’éducation positive.

Donc, une fois que vous avez décrit la situation, validé le sentiment ou l’émotion avec votre enfant, le processus CNV vous invite à aller chercher le besoin non nourri.
– Parce que c’est important pour toi d’avoir des amis, de partager, créer des liens. Et puis tu voudrais être rassuré dans le fait que tu puisses apprendre dans le silence ?
– Non ! Je voudrais pas avoir de pression…!
– Tu voudrais pouvoir te sentir détendu pour apprendre, c’est ça ?
– oui..
La quatrième étape du processus CNV est la demande. C’est une étape souvent oubliée car elle n’est pas toujours simple…Vous pouvez commencer par demander à votre enfant ce qu’il aimerait/pourrait faire pour améliorer la situation
– On pourrait inviter Hugo à la maison ?
– Tu pourrais dire à la maîtresse ce que tu ressens quand tu l’entends crier…?
La Communication Non Violente est un processus plus complexe qu’il n’y paraît et c’est pourquoi il est important de se former puis de pratiquer. Personnellement, j’ai déjà suivi deux stages avec Catherine Schmider de l’association Déclic CNV et Education. Si la démarche vous intéresse et que vous souhaitez appliquer la CNV au service de l’éducation, je vous conseille vivement les formations de Déclic. Toutes les informations sont là.
(Ps : je ne touche aucune commission sur cette recommandation 😇).
En tous cas, si la CNV est une méthode un peu difficile a priori. Je vous invite à user et abuser de l’empathie et toute forme d’écoute empathique. Et ensuite revenez me dire ici dans les commentaires ce que ça a changé pour vous.
Avec tout mon amour.
Violaine

Cet article a 2 commentaires

  1. Hoff

    Merci pour cet article qui tombe à pic, parfaitement adapté à ce que je vais entendre dans 10jours. J’ai lu le livre de Thomas Gordon qui parle de cette même méthode, qui semble super en théorie, mais qui demande bp de self-control pour maitriser la pratique!!
    Avec cet exemple concret de la rentrée détaillé dans ton article, ça me parle vraiment et je vais essayer de m’y tenir. Merci beaucoup Violaine!

    1. Violaine

      Avec grand plaisir ! ravie que ça puisse faire écho. En effet entre la théorie et la pratique il y a un fossé ! pas facile en effet de garder son son sang-froid (moi la première !). Bon courage pour cette rentrée 🙂

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