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Acquérir la continence en jouant

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’ouvrir les colonnes de mon blog à Natacha du blog Heureux sans couches. Natacha a 31 ans, elle est mariée et a une fille de 2 ans et un bébé à naître. Son blog parle de l’hygiène naturelle infantile (HNI) qu’elle a pratiqué avec sa fille à partir de ses 2 mois.  Si j’ai invité Natacha c’est qu’elle traite d’un sujet que je ne connaissais pas vraiment jusqu’ici, et pourtant je le trouve important, à savoir, l’HNI (Hygiène Naturelle Infantile) ou la thématique de la continence. En fait, il s’agit de reconnaître et de répondre aux besoins d’élimination de son bébé en vue de ne pas lui mettre de couches ou de moins lui en mettre. C’est une méthode naturellement utilisée partout dans les pays en voie de développement. Je vous laisse donc en bonne compagnie pour un sujet passionnant :

Acquérir la continence en jouant :

Je pense que le jeu rend les choses beaucoup plus simples à comprendre pour les enfants. C’est pourquoi acquérir la continence en jouant me paraît tout indiqué.
Il peut y avoir beaucoup de pressions sur les épaules des parents en raison d’un délai à respecter pour l’entrée à l’école. Cette même pression se retrouve alors bombardée sur les épaules de nos chères têtes blondes…
Il est possible de passer cette étape dans la joie et la bonne humeur, pour le plus grand bonheur de tous. Alors ne nous en privons pas !

pipi caca : acquérir la continence en jouant

L’hygiène naturelle infantile (HNI)en deux mots :

Avec ma fille, j’ai pratiqué l’HNI. Il s’agit d’une méthode de maternage qui vise à repérer les signaux ainsi que les rythmes et habitudes de l’enfant autour de ses besoins d’élimination afin de lui suggérer d’éliminer hors de sa couche. On peut la pratiquer avec ou sans couches ; à temps complet ou partiel, dès la naissance ou plus tard. Avant 6 mois étant la période la plus sensible pour commencer. J’ai pratiqué l’HNI avec ma fille à temps partiel, au début avec langes et couches lavables, puis sans couches, puis avec couches culottes jetables.

Comme toute méthode de maternage proximal, elle demande une grande proximité avec son enfant. Se crée un lien tellement fort que, grâce à son intuition seulement, on peut être capable, à terme, de déceler les besoins d’éliminer de son enfant, comme le ressentirai une maman qui allaite pour le besoin de téter de son bébé, par exemple.

Déjouer les tours que nous fait l’HNI

Lorsqu’on pratique l’HNI, on peut se retrouver face à une multitude de « pièges » et de « problèmes ». Notre société n’est pas équipée pour accueillir des bébés sans couches ou allant si jeunes aux toilettes. Ces obstacles, je les ai vite vus comme une occasion de me servir de mon imagination et de mon ingéniosité pour tenter d’en faire des forces. J’ai été beaucoup aidée par mes lectures à ce sujet, notamment « Sans couches, c’est la liberté » d’Ingrid Bauer

et par le site de vente en ligne de matériels et vêtements spécial HNI « Ecopitchoun ».
J’ai quand même galéré à me dépatouiller de certaines situations, mais le bonheur d’offrir la liberté de pouvoir éliminer hors de sa couche – et donc loin d’elle-même – à ma fille, et l’autonomie que cela lui a apporté n’ont pas de prix. J’en vois les bénéfices encore et encore aujourd’hui. Elle est très à l’aise avec son corps. Elle a acquis la continence à 23 mois.

HNI VS couches jetables :

Le bénéfice premier n’est pas de permettre à l’enfant d’être autonome à ce sujet plus tôt que les autres enfants, bien-sûr. Néanmoins, il serait hypocrite et même faux de dire que ce n’en est pas un. Tous les enfants pratiquant l’HNI, voire ne portant pas de couches, même sans communication sur l’élimination, acquièrent la continence entre 1 an et 2 ans environ. En portant des couches jetables de manière classique, elle survient aux alentours de 2 ans et demi à 3 ans pour la journée, 4 à 5 ans la nuit (voir beaucoup, beaucoup plus tard). L’idée n’est pas de faire un concours mais d’éviter les problèmes d’énurésie, la constipation, les érythèmes fessiers, la phobie des toilettes et tous les autres désagréments dus au port de couches jetables et à l’acquisition conventionnelle de la continence.
En pratiquant l’hygiène naturelle infantile, on a de multiples occasions de prendre du plaisir. C’est un formidable atout pour acquérir la continence en jouant, par exemple.

Revenons à nos moutons : des astuces pour acquérir la continence en jouant

Que vous pratiquiez l’HNI ou non n’a pas d’importance. Ce qui est important, et même primordial, est d’aller dans le sens de l’enfant. De le suivre, de ne pas le forcer, le brusquer ni l’obliger.
J’ai parfois dis à ma fille qu’il fallait absolument changer sa couche car elle avait fait caca dedans. A une certaine période, elle prenait la poudre d’escampette plus vite que l’éclair, à ce moment-là. Je lui laissais un petit temps pour qu’elle puisse venir d’elle-même, ce qu’elle n’a jamais fait et ensuite, j’allais la chercher. Sauf qu’elle hurlait ! Et parfois, elle se débattait même !

J’avais la pression : on ne laisse pas un bébé avec son caca collé aux fesses. Primo, il peut avoir des rougeurs, secundo, c’est contre-productif en HNI. L’enfant comprend qu’il vient d’éliminer s’il se retrouve au propre, à force de le faire à chaque fois, tous les jours, lorsque ça atterrit dans la couche. Quand j’étais fatiguée, énervée, ou stressée (ou les trois à la fois), je n’arrivais pas à trouver de solution. J’avais un cas de conscience qui se posait à chaque fois que la situation se présentait.
Ce que j’ai tenté de faire et qui a bien fonctionné: respirer un grand coup ! Tout de suite et sans réfléchir. On peut ainsi prendre un peu de recul face à la situation.

Ensuite, et même si je l’ai lu et relu dans le livre d’Ingrid Bauer, amener un jeu qui plaît à l’enfant avec nous.

Amener le jeu de l’enfant aux toilettes

Il m’a fallu y réfléchir par moi-même pour trouver la solution seule. Le lire dans le livre ne m’avait pas suffit… J’ai proposé à ma fille d’amener un livre avec nous, un jour, et bingo ! Devinez quoi ? Elle a hurlé « Li ! Li » (comprenez « livre »). Je l’ai posée, elle a couru chercher un livre, est revenue me voir et j’ai pu aller la changer sans heurts, ni cris, ni colère. Ma fille a coopéré ! J’étais heureuse de la voir si tranquille.
Il existe un tas de livre sur l’acquisition de la continence avec des personnages adorés des enfants. Il ne reste plus qu’à faire votre choix en fonction des critères qui vous conviennent.

Amener le pot à l’endroit où l’enfant joue

Si votre enfant n’a pas encore éliminé dans sa couche et que vous pensez qu’il a besoin, vous pouvez rester à l’endroit-même où il se trouve et amener le pot vers lui pour lui proposer d’éliminer. S’il crie ou s’enfuit, ce n’est pas nécessairement qu’il refuse le pot. Il se souvient peut-être d’une fois où il s’est senti obligé de poser son jouet pour aller au pot ou changer sa couche. La position allongée du change ne convient plus du tout à un certain âge. Certains enfants ne l’aiment jamais pour ainsi dire.
On peut tenter d’attendre que l’enfant ait terminé son jeu ou marque une pause pour lui proposer les toilettes. Cette pause signifie souvent en HNI que l’enfant a besoin d’éliminer. L’enfant pourra amener son jeu avec lui aux toilettes, où vous pourrez alors lui proposer de s’asseoir sur le pot, où il le veut à l’endroit où il se trouve, pour continuer de jouer tranquillement en étant sur le pot.

signe caca acquérir la continence en jouant

S’il refuse, ce n’est pas grave. Évitons de faire une quelconque remarque si l’enfant élimine sur lui-même, même quelques secondes après. On respire un grand coup si on se sent énervé et on essuie sans rien dire. On peut bien-sûr nommer ce qui a été éliminé pour expliquer à l’enfant ce qu’il a fait. Il associera les sensations de pipi et de caca aux circonstances.
Jouer avec ses excréments amuse beaucoup d’enfants. Beaucoup de parents le refusent. Si cela vous dégoûte, essayez de garder votre calme, et d’expliquer à l’enfant que cela va aux toilettes. Vous pouvez l’inviter, gentiment, à vous aider à nettoyer s’il ne le fait pas par lui-même. Cela amuse également beaucoup d’enfants. Ceci dit, s’il ne veut pas, on ne devrait pas forcer. Ce n’est pas sale, ce n’est pas de sa faute, et il n’y a pas de raisons de s’énerver. Cela pourrait braquer l’enfant et aller contre sa volonté de bien faire, celle que tout enfant a naturellement.

Se cacher pour aller au pot

Certains enfants aiment beaucoup se cacher, particulièrement lorsqu’ils éliminent. Respectons leur besoin d’intimité et laissons-les apporter le pot où ils le souhaitent. C’est aussi l’occasion de jouer à « coucou, je suis caché, devine où je suis (ou ce que je fais ) ». Ma fille adore ce jeu. Lorsqu’elle se cache, c’est toujours qu’elle a besoin d’éliminer et cela fonctionne très bien. Ça la faisait beaucoup rire lorsqu’elle a commencé à demander plus d’autonomie pour aller seule sur le pot ou aux toilettes. Ensuite, elle s’est mise à trouver cela normal, j’imagine. Exactement ce que je souhaitais pour elle. Donc elle va aux toilettes seule et je ne la rejoins que si elle en fait la demande.

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Acquérir la continence en jouant

Pour les petits garçons

Maintenant on trouve des urinoirs portables pour les petits garçons. Certains sont même dotés d’une petite hélice qui tourne lorsque le jet arrive dessus. C’est très drôle !

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On trouve également des cibles à placer dans l’urinoir, fun !
Le petit garçon peut aussi faire pipi dans la nature avec son papa, son frère ou un copain et jouer à qui touchera telle feuille ou tel caillou avec son jet. Notons que voir un autre garçon (surtout de son âge) éliminer seul dans des toilettes ou dehors est LE truc imparable en matière de continence.

Pour les petites filles

Même chose ! Voir une sœur ou une copine se servir des toilettes ou du pot les rend tout de suite très intéressants. L’enfant comprend la fonction du pot ou des toilettes, que les autres enfants l’utilisent et donc ce qu’on attend de lui. Bien-sûr, beaucoup de parents laissent leurs enfants en couches ou en acquisition de la continence venir les voir pendant qu’ils sont sur le trône, malheureusement, ça marche à tous les coups avec un enfant de leur âge. Quand c’est un adulte, pas systématiquement. J’ai pourtant pratiqué l’HNI en faisant éliminer ma fille dans les toilettes et elle n’a, pour autant, pas compris tout de suite l’utilité de ces derniers. Il faut bien réaliser que cela fait beaucoup d’informations d’un coup, surtout en acquisition classique (sans HNI).

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Enfin, beaucoup de petites filles pratiquant l’HNI aiment éliminer debout. Il existe des « GoGirl » ou « Pisse-debout », sortes de petits entonnoirs à placer contre le pubis pour permettre l’élimination debout sans se mouiller pour les filles, c’est très rigolo !

Acquérir la continence en chantant !

Il existe quelques chansons en rapport avec l’élimination. Une manière de plus d’acquérir la continence en jouant. Chanter, beaucoup d’enfants aiment ça !
Notamment une chanson très rigolote où on il est question de faire pipi sur le gazon. L’occasion de donner plus d’autonomie à l’enfant, de lui laisser s’approprier son corps, et de découvrir la nature, ce que tous les enfants adorent !

Jeu de faire semblant sur l’HNI ou l’élimination

Beaucoup d’enfants pratiquant l’HNI aiment faire faire pipi ou caca à leurs peluches ou poupées. En tant qu’assistante maternelle, j’ai vu beaucoup d’enfants donner le biberon, changer la couche ou promener des poupées ou peluches pendant que je les accueillais chez moi. Les jeux de « faire semblant » sont indispensables pour la construction des enfants. Ils rejouent ce qu’ils observent chez les adultes. Cela leur permet d’intégrer les règles de savoir-vivre, de savoir-être et de savoir-faire comme lorsqu’ils jouent au marchand, à la maîtresse ou à papa et maman.

Ma fille a beaucoup amené sa poupée sur le pot pour lui faire faire ses besoins. Elle reproduisait le son suggestif que nous avons utilisé (« psss ») et les signes bébé « pipi » et « caca ».

pipi caca acquérir la continence en jouant LE SIGNE PIPI

Le signe « pipi » en LSF et signes bébé – Photo Natacha Guillaume

Les signes bébé

Depuis que je suis assistante maternelle, je pratique les signes bébé. Cela m’a beaucoup aidée et apporté dans mon métier. Il s’agit de signer le mot prononcé en même temps qu’on le dit pour que l’enfant fasse le lien et acquiert le signe. L’enfant peut se mettre à signer de lui-même aux environs de 10 mois.
Il peut véritablement communiquer avec le parent ou le tuteur afin de dire son besoin de manger, boire, dormir etc. et cela même avant de savoir parler. En effet, les bébés ont la capacité de faire des gestes avec leurs mains bien avant de pouvoir parler distinctement. Cela évite beaucoup de frustrations dues à l’incompréhension entre le parent et le bébé et lui permet de gagner en autonomie. L’acquisition du langage se fait généralement de manière plus souple.

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Signe « caca » en LSF et signes bébé – Photo Natacha Guillaume

C’est donc naturellement que j’ai continué à pratiquer à la naissance de ma fille.
Les signes bébé sont très complémentaires de l’HNI. De plus, cela amuse beaucoup les bébés.
En HNI, on peut se baser sur les signaux émis par le bébé pour communiquer ses besoins d’élimination. Il privilégiera les signaux auxquels répondront le plus ses parents. Naturellement, si on signe le plus souvent possible lors de l’élimination, il associera de la même manière le signe et ce qu’il a fait ou est en train de faire. L’enfant pourra dire de lui-même, dès qu’il en sera capable et le voudra, qu’il souhaite faire pipi ou caca, en signant. Se servir de son corps en faisant des gestes est bien plus ludique que de répondre « oui » ou « non » à la demande maternelle : « on va aux toilettes ? ».

Et vous, qu’avez-vous mis en place pour que votre enfant puisse acquérir la continence en jouant ?
Partagez cela dans les commentaires !

Natacha


Si vous souhaitez découvrir des jeux à faire avec des bébés entre 0 et 6 mois, je vous invite à lire cet article, ici !

Cet article a 3 commentaires

  1. Natacha

    Oui, l’HNI c’est possible! Et ça devrait toujours être rigolo!
    Merci encore pour ton invitation, Violaine 😉
    Natacha

    1. Violaine

      Merci à toi Natacha pour la qualité de ton article 🙂

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